Cette formule, tirée d'une phrase de Montaigne ("C'est chose tendre que la vie, et aisée à troubler"), est le titre du nouveau livre d'André Comte-Sponville : C'est chose tendre que la vie (Entretiens avec François L'Yvonnet), Albin Michel, 2015, 544 pages, 24 €. Le mot "tendre", dans ce titre comme dans la phrase de Montaigne, signifie d'abord "fragile" (au sens où l'on parle d'une "pierre tendre" : une pierre facile à briser ou à écraser). Mais le double sens du mot est aussi à prendre en considération : c'est parce que la vie est fragile que nous avons besoin de tendresse. La tendresse est en effet l'amour de la fragilité de l'autre, ou l'amour de l'autre dans sa fragilité. L'ouvrage constitue une autobiographie intellectuelle et dialoguée. Stimulé par les questions de François L’Yvonnet, André Comte-Sponville y revient sur son parcours, depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui, et présente un tableau d’ensemble de sa philosophie. Un livre-bilan, à la fois singulier et fort.